René METAYER
Artiste peintre

huile 55x38 ,1950 Une de mes premières études, j’ai quinze ans. Henri Gauthier, Armand Meffre, Justin Grégoire m’inculquent les règles de la peinture. Quel bonheur se fut d’apprendre à leur contact ! Le temps m’enseigna qu’il faudrait souvent appliquer les connaissances et parfois désobéir. Bénéficier d’un surcroît d’expression en oubliant la règle, ou la bénir quand elle structure le tableau, précise sa chorégraphie, favorisant ainsi l’épanouissement de l’émotion.
Aquarelle 58x46, 1980 Collection particulière Copier un chef d’œuvre de la peinture ancienne est un engagement à la fois jouissif et inconfortable, car il débouche sur la comparaison. Peu importe. Il dérange mes habitudes, mes réflexes, me reconduit à la source, et rappelle à ma mémoire ces pensées d’artistes souvent émises : En art il n’y a pas de progrès. Il y a donc aujourd’hui, comme il y avait autrefois une œuvre en connexions avec le monde dans lequel on vit.
Aquarelle 30x23, 2003 Collection privée La courbe de la gondole s'ajoutant à celle du pont suggère une alliance. Le mariage de l'eau et de la pierre. Ce liquide avec patience lèchera le solide jusqu'à sont anéantissement.
Huile 61x50, 1983 Collection privée Dans les ruines de Tipasa aux colonnes enrubannées de géranium Camus a écrit : " je comprends ici ce que l’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. "Quelques années plus tard je me trouvais là. Les fleurs cédaient la place aux fils de fer barbelés. Je voyais passer au-dessus de la mer bleue, une forme d’oiseau qui je l’espérais m’apporterait des nouvelles du pays.
Huile 31x23, 1983 Collection privée La blancheur de la neige rendait plus chatoyantes les teintes rosées des façades. Deux flacons emprisonnaient un gondolier. Un jaune indien faisait allusion aux commerces d'antan. Les mouettes étaient absentes mais le vent agitant les rideaux imprimaient dans leurs plis le "v" de leurs ailes.
Huile 44x65, 1990 Collection privée Au pied d’une montagne, la ville est endormie. Un bouquet frais, une rose d’aurore, quelques tiges dans des flacons, des fleurs plus confidentes et complices du peintre que l’immensité d’une prairie.
Huile 120x80, 1991 Collection privée Les sirènes de la méditerranée pleurent un héros englouti. Leurs larmes de par leur forme, annoncent celles de grands flacons déposés sur les sables. Dans l’un d’eux, St Exupéry dialogue avec Poséidon. La lampe de l’espoir tente des lumières que des souvenirs attirent ou repoussent. Dans un autre un violoncelliste joue le chant de l’éternelle résistance aux crimes organisés.
Huile 81x64, 1992 Collection privée Sur les parois érodées de sa mémoire, un vieux guerrier sertit divers fragments de son existence. Les actions glorieuses, les certitudes ont cédé la place au doute, au regret, au remord. Le vieil homme n’étant plus dans la verticalité de la force vitale, pas tout à fait dans l’horizontalité de la tombe, je décidais d’inscrire en graffitis et empreintes ses souvenirs dans les lignes obliques, c’est à dire l’entre deux.
Huile 47x32, 1993 Collection particulière Il évoque les millions d’années passées : la plume de paon est un ornement. Deux formes qui se ressemblent ou se rejettent mais peuvent dialoguer par l’occupation qu’ils font de l’espace, la disposition des divers éléments, les débordements de la couleur ( les tons verts ne sont pas sortis du tube mais obtenus par des glacis bleus disposés sur divers jaunes).
Aquarelle 23x17, 1994 Collection privée Un bateau a des ports d’attache, des destinations. Il s’inscrit dans le fonctionnel. Peu de fantaisies lui sont permises. En revanche son reflet modifie, gomme, déplace, met en évidence, allonge ou raccourcit. L’eau œuvre en artiste libre.
Huile 160x100, 1995 Réaliser tout d’un coup, à soixante ans, que les miss de nos fêtes votives corso, cavalcade, qui ont tant ému notre adolescence sont maintenant devenues de respectables grands-mères, et éprouver le besoin d’assassiner le temps qui passe en les emprisonnant en douceur dans une bulle telles qu’elles étaient autrefois...
Huile 195x130, 1996 Serge Bec dans ce poème exprime son incompréhension infiniment douloureuse face aux horreurs de la guerre, puis remercie Barbara Hendricks de lui redonner, grâce à la qualité de son chant (sublime), encore une fois l’envie de vivre.
Huile 160x115, 1999 Unir le dernier jour de l’automne avec le premier jour de l’hiver, le jaune du soleil avec le blanc du givre, grâce au mélange du couteau et du pinceau, de la matière rugueuse et du glacis transparent.
Huile 61x50, 2000 Dans ce printemps dont la neige recouvre les canons de la Grande Armée, Pierre Bezoukoff assiste à l’envol d’un cheval, rescapé des massacres et métamorphosé en symbole de la paix revenue.
Huile 55x46, 2000 Collection privée Faire en sorte qu’une rose malgré toutes les concurrences qui l’entourent tiennent sa place, ni trop effacée ni trop prétentieuse.
Aquarelle 31x23, 2003 Noter une impression au moyen de pigments que l’eau véhicule : le lieu est propice à ces sortes d’envie.
Huile 21x12, 2004 Collection privée Les musiciens exerçaient sur nous un tel ascendant émotionnel que les vêtements qu’ils portaient se résumaient à des taches de couleur débordant sur l’autel doré de la chapelle baroque. Seul un jaspé vert faisait dissonance.
Aquarelle et Papier à la cuve 76x45, 2004 Que reste t-il d’une fantasia après tant d’années, l'ondulation des vêtements, quelques détails précis, l'harnachement des chevaux, une frénésie qui passe, puis très vite disparaît dans un tourbillon de grain de sable.
Aquarelle et Papier à la cuve 47x31, 2005 Devant nous des hommes et des femmes apparurent. On ne savait d’où ils venaient ni où ils allaient. Ils passaient tels des fantômes. Parfois le papier à la cuve, déchiré d’une certaine façon, exprime l’essentiel d’un mouvement. Ajoutant à cet usage celui de l’aquarelle, j’ai solidifié un souvenir.
Aquarelle et Papier à la cuve 68x50, 2005 L’un très âgé, l’autre très jeune, portent des vêtements riches trouvés dans quelque décharge publique. Le contraste entre l’opulence gaspilleuse et la misère omniprésente créent un abîme pour eux si difficile à vivre qu’ils ne présentent à ceux qui les écoutent qu’un seul de leurs yeux.
Aquarelle 80x54, 2005 Présenter un tableau cubiste d’Henry Gauthier dans un intérieur algérien, c’est essayer de faire s’entendre entre eux des éléments figuratifs au premier plan, avec les éléments épurés du tableau. Ce mariage insolite, je l’ai tenté par l’usage de l’aquarelle qui, par sa matière, me reconduisait dans un intérieur où tout était transparence.
Huiles / Aquarelles